S. f. (Poésie théâtrale, Art oratoire) La récitation, dit M. l'abbé Dubos, est une déclamation simple, qui n'est point accompagnée des mouvements du corps, et que l'industrie des hommes a inventée pour plaire, et pour toucher davantage que ne peut faire la lecture, surtout quand il s'agit de poésie. En effet, la récitation bien faite donne aux vers une force qu'ils n'ont pas, quand on les lit soi-même sur le papier où ils sont écrits. L'harmonie des vers qu'on récite, flatte l'oreille des auditeurs, et augmente le plaisir que le sens des vers est capable de donner ; c'est un plaisir pour nos oreilles, au-lieu que leur lecture est un travail pour nos yeux. L'auditeur est plus indulgent que le lecteur, parce qu'il est plus flatté par les vers qu'il entend, que l'autre par ceux qu'il lit. Aussi voyons-nous que tous les Poètes, ou par instinct, ou par connaissance de leurs intérêts, aiment mieux réciter leurs vers, que de les donner à lire, même aux premiers confidents de leurs productions. Ils ont raison s'ils cherchent des louanges, plutôt que des conseils utiles.
S. m. (Musique) est en général une sorte de modification de la voix, par laquelle on forme des sons variés et appréciables. Il est très-difficîle de déterminer en quoi le son qui forme la parole, diffère du son qui forme le chant. Cette différence est certaine ; mais on ne voit pas bien précisément en quoi elle consiste. Il ne manque peut-être que la permanence aux sons qui forment la parole, pour former un véritable chant : il parait aussi que les diverses inflexions qu'on donne à sa voix en parlant, forment des intervalles qui ne sont point harmoniques, qui ne font point partie de nos systèmes de Musique, et qui par conséquent ne peuvent être exprimés en notes. Lire la suite...